Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, plusieurs métropoles françaises, dont Lyon, Grenoble, Strasbourg, ont franchi un nouveau cap dans la lutte contre la pollution de l’air en interdisant la circulation des véhicules classés Crit’Air 4 au sein de leurs Zones à Faibles Émissions (ZFE).
I. Nouvelles interdictions dans les ZFE
Depuis le début de l’année 2024, les propriétaires de véhicules immatriculés entre 2001 et 2005 font face à une mesure radicale. En effet, les ZFE de plusieurs villes françaises ont désormais banni l’ensemble des véhicules de plus de 17 ans, classés Crit’Air 4, de la circulation et du stationnement. Cette réglementation concerne notamment les métropoles de Lyon, Grenoble, Strasbourg, Montpellier, et d’autres encore.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de réduire significativement les émissions de particules fines et autres polluants, qui, selon les chiffres de Santé publique, sont responsables de plus de 40 000 décès par an en France. Les ZFE, présentes dans plus de 11 métropoles françaises, pourraient réduire de 40 % la pollution dans ces zones d’ici à quelques années. Toutefois, il est important de noter que le calendrier d’interdiction de circulation peut varier d’une ville à l’autre.
II. Un passage à l’électromobilité forcé
Près de deux millions d’automobilistes vivent actuellement dans une ZFE, s’inscrivant ainsi dans une dynamique visant à anticiper l’interdiction de la vente des véhicules thermiques d’ici à 2035. Cependant, cette transition vers des véhicules plus propres ne fait pas l’unanimité parmi les automobilistes français.
Selon une étude réalisée par BVA pour AutoJM, plus de la moitié des automobilistes (51%) se montrent réticents face aux ZFE, tandis que près de 80% souhaitent conserver leur véhicule le plus longtemps possible. Les principales préoccupations des automobilistes sont liées aux coûts supplémentaires engendrés par les nouvelles normes, aux prix élevés des véhicules électriques (ou hydrogène) ainsi qu’à leur manque d’autonomie. Malgré les incitations du bonus écologique, ces freins entravent la transition énergétique.
Face à ces réticences, les villes concernées ont lancé des initiatives de sensibilisation et des périodes de transition d’environ six mois pour accompagner les automobilistes dans cette mutation. Néanmoins, des sanctions financières sont prévues en cas de non-respect des interdictions, avec des amendes de 68 euros pour les véhicules légers et de 135 euros pour les camions et autocars.
En conclusion, l’interdiction des véhicules Crit’Air 4 dans les ZFE marque une étape cruciale dans les efforts pour améliorer la qualité de l’air en France. Malgré les résistances des automobilistes, cette mesure s’inscrit dans une dynamique de transition vers des modes de transport plus propres, en accord avec les objectifs environnementaux nationaux. Les prochaines années verront probablement une extension de ces restrictions à de nouvelles agglomérations, ce qui souligne l’importance croissante des politiques de lutte contre la pollution de l’air.